Todima Gulmu
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Le Gulmu correspond à la région administrative de l’Est du Burkina Faso. En 2021 sa population est de plus de 2 millions d’habitants. Le chef lieu de la région est Fada N’Gourma. Le Gulmu couvre une superficie de 46 600 km2 soit 17% du territoire national (plus vaste région du Burkina Faso) et comprend 5 provinces administratives :

  1. La Gnagna (chef lieu : Bogandé)
  2. Le Gourma (chef lieu : Fada N’Gourma)
  3. La Komondjari (chef lieu : Gayeri)
  4. La Kompienga (chef lieu : Pama)
  5. La Tapoa (chef lieu : Diapaga)

Chiffres clés du 5° RGPH 2019 :

Selon le rapport préliminaire de septembre 2020 du 5° Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2019 (5° RGPH 2019) la population de l’Est est de 1 941 505 habitants, soit 9,5% de la population du Burkina Faso. C’est la troisième région la plus peuplée du pays, après la région du Centre (Ouagadougou) et celle des Hauts Bassins (Bobo Dioulasso). En 2006 (4° RGPH 2006) la population était de 1 209 399 habitants soit une augmentation de la population de près de 38% en 13 ans, très supérieur à celle de l’ensemble du pays (moins de 32%). De plus selon les statistiques du 5°RGPH 2019, la population du Gulmu est rurale à 93% et les femmes représentent 51% des résidents de la région. La taille moyenne des ménages dans l’Est est de 6,1 personnes par ménage, contre 5,2 de moyenne nationale. C’est la plus forte moyenne du pays !

Population par provinces selon le 5° RGPH de 2019 :

  1. Gnagna : 675 897 habitants
  2. Tapoa : 605 110 habitants
  3. Gourma : 437 242 habitants
  4. Kompienga : 117 672 habitants
  5. Komondjari : 105 584 habitants

Quelques statistiques pour le Gulmu :

Selon l’analyse des statistiques du rapport de décembre 2016 pour la région de l’Est de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) les statistiques ci-dessous pour le Gulmu nous semblent bien illustrer le niveau de développement actuel de la région :

  1. Le seuil absolu national de la pauvreté étant établi en 2014 à 153 530 FCFA, 50% des habitants de la région vit en dessous de ce seuil (contre 40,1 % pour la moyenne nationale), plaçant la région de l’Est à la 4° place nationale, sachant qu’en 2009 l’Est occupait la 13° place sur 13.
  2. Le taux d’accès en moins de 30 minutes à une école primaire était de 67,1% en 2014 contre 77,2% au niveau national (rang 11/13). Et le taux d’accès en moins de 30 minutes à un centre de santé était de 17,7% en 2014 contre 47,2% au niveau national (rang 9/13). Sachant que la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans certaines localités a entraîné la fermeture de nombreuses écoles et centres de santé…
  3. En 2014 le taux d’alphabétisation était de 23,8% contre 34,5% pour le pays (rang 11/13) et le taux brut de scolarisation au primaire était de 56,1% pour 83,7% pour l’ensemble du Burkina Faso (rang 12/13). Et ce taux souffre d’importantes disparités entre les provinces (65,0% dans le Gourma pour 49,3% dans la Gnagna) ;
  4. Le quotient de mortalité infantile était de 98 pour 1000 (‰) en 2010 contre 65,0‰ pour le Burkina Faso (rang 11/13) ;
  5. En 2012, 44,8% des enfants souffraient d’un retard de croissance contre 32,9% au niveau national (rang 13/13) ;
  6. En 2014 seulement 7,1% des foyers de la région étaient reliés au réseau électrique contre 24,4% au niveau national (rang 11/13) ;
  7. Le taux d’équipement des ménages ayant à disposition au moins une mobylette ou moto, en 2014, était de 32,5% (46% au niveau national soit le 11° rang sur 13) contre 21,3% en 2007 ;
  8. En 2014 le taux d’équipement des ménages ayant un réfrigérateur était de 1,2% contre 5,1% au niveau national (rang 6/13) ;
  9. Le réseau routier bitumé dans la région de l’Est était de 423,7km en 2015 soit 12,0% du réseau routier bitumé national, alors que le Gulmu couvre 17% du territoire national. De plus ce réseau est en très mauvais état général en 2021 dans la région de l’Est…
  10. Entre 2014 et 2016 la production agricole est en baisse (339 905 tonnes de céréales en 2015/2016 contre 401 141 tonnes en 2014/2015). Principalement en raison de la pluviométrie de plus en plus aléatoire, le Gulmu étant très nettement touché par le réchauffement climatique…

Situation géographique :

C’est une aire de transition sous-régionale, entre la zone soudanienne au Sud et la zone sahélienne au Nord. Le Gulmu a des frontières internationales avec le Niger, le Togo et le Bénin.


Groupes ethniques du Gulmu :

Le groupe ethnique majoritaire sont les Gourmantchés. Leur langue est le gulmantchéma. Les Mossis et les Peulh constituent deux autres groupes ethniques principaux.


Situation sécuritaire :

La présence de groupes terroristes ayant commis plusieurs attaques dans des villages de brousse ces dernières années a fragilisé une situation déjà bien précaire.  Cette présence de groupes terroristes s’expliquent par plusieurs facteurs :

  1. Une région vaste et peu densément peuplée avec de nombreuses zones forestières, des réserves de faunes sauvage, des reliefs, donnant autant d’occasion de se cacher pour les terroristes ;
  2. Un sentiment d’abandon des populations locales par les autorités administratives ;
  3. Un taux de pauvreté très fort, avec des moins bonnes statistiques socio-économiques que dans les autres régions du pays ;
  4. Un manque d’infrastructures routières et un très mauvais état des infrastructures existantes ;
  5. Un énorme différentiel entre la principale ville de la région, Fada N’Gourma, et les autres localités, en terme d’infrastructures (centres de santé, écoles, routes, électrification…) ;
  6. Une région déjà très éprouvées par le réchauffement climatique (des saisons des pluies de plus en plus incertaines, des productions agricoles très fluctuantes selon les années et une population en forte hausse…)

Le tourisme aujourd’hui :

Face à la situation actuelle, l’Etat encourage le développement du tourisme interne.Hélas, les mécanismes tardent et l’accès aux financements d’urgence n’est pas donné. La plupart des organisations et des acteurs ne remplissent pas les critères draconiens… Malgré tout, on peut noter la capacité à s’adapter, et la résilience des acteurs.Dans tous les cas, les acteurs du tourisme ont largement souffert et bien des initiatives ne survivront pas… Il faut espérer un accompagnement de celles qui sont encore en vie pour ne pas perdre toute une expertise qui était déjà en place et qui gagnerait à être sauvegardée et développée.

Yempabou Noël COMBARY