Le tourisme aujourd’hui

Par Yempabou Noël COMBARY, guide national de tourisme, président des guides de toursime de la région de l’Est, promoteur de l’association de tourisme solidaire VIVAVI – septembre 2021

Colline sacrée de Nalambou de Fada N’Gourma

Etat des lieux du tourisme dans le Gulmu et perspectives face à la situation sécuritaire

Eléphant dans la réserve partielle de Pama

Face à la situation actuelle, l’État encourage le développement du tourisme interne. Hélas, les mécanismes tardent et l’accès aux financements d’urgence n’est pas donnée. La plupart des organisations et des acteurs ne remplissent pas les critères draconiens… Malgré tout, on peut noter la capacité à s’adapter, et la résilience des acteurs.

  1. Les campements de chasse,  ne sont pas près de se relever… Seuls quelques partenaires compatissants continuent à soutenir certains pour une transition hasardeuse…
  2. Les hôteliers et restaurateurs ont dû baisser les prix, s’ouvrir bien entendu aux clientèles très passagères. Les restaurateurs vont mettre l’accent sur les pauses cafés et déjeuners professionnels…
  3. Quelques transporteurs ont su survivre en développant des contrats avec les ONG pour acheminer leurs missions, au regard des attaques dont font l’objet tous les véhicules officiels
  4. Les artistes : l’animation dans les maquis connaît un essor depuis. Quelques événements continuent également d’apporter des revenus. On remarque beaucoup de création d’œuvres autour des thématiques du moment, appels à la paix, à la cohésion sociale, mesures barrières etc… Les troupes de théâtre forum connaissent un essor.
  5. L’artisanat, hélas, va prendre un grand coup, même s’il survit encore… La production artisanale va vite redevenir utilitaire…
  6. Les Guides : très peu sont en exercice, l’activité étant embryonnaire à Fada N’Gourma et dans les provinces plus touristiques comme la Tapoa ou la Kompienga. Le guidisme était surtout en faveur des voyageurs occidentaux. La plupart des guides vont donc se reconvertir dans leurs activités d’origine, dans les métiers et emplois plus ou moins liés à l’agriculture, l’élevage ou quelques prestations données.
  7. Les associations de voyage sont très peu structurées et embryonnaires. Elles vont survivre grâce à des activités d’origine hors du Tourisme, et donc à des financements internes, surtout en matière d’aides aux populations, d’éducation, aux personnes déplacées etc…
    1. La faîtière du Tourisme de la Région, GOURMANTOUR, va hélas sombrer dans l’inactivité.
    2. Seule association spécifique de Tourisme, l’association Vivre Au Village VIVAVI, va développer son circuit Vieille Ville de Fada au profit des locaux, un circuit en essor de nos jours, qui a capitalisé déjà près de 500 visiteurs les 4 dernières années.
    3. VIVAVI va également se lancer dans ses projets solidaires, comme la Crèche initiée en 2013, et la mise en place d’un projet de production de pomme de terre, PPT FJPR, développé à partir de 2020 grâce à un ancien voyageur généreux, qui a financé l’aménagement de 50 parcelles maraîchères de 200.m2 chacune, mises à la disposition des populations riveraines.
    4. La Maison d’hôtes VIVAVI, qui servait de lieu de séjours des occidentaux, va être mise à la disposition des hébergements locaux, ce qui va également contribuer à faire survivre l’association.
Tapoa

Dans tous les cas, les acteurs du Tourisme ont largement souffert et bien des initiatives hélas, ne survivront pas… Il faut espérer un accompagnement de celles qui sont encore en vie pour ne pas perdre toute une expertise qui était déjà en place et qui gagnerait à être sauvegardée et développée.

Yempabou Noël COMBARY